Parce qu’il est, à Jacquemart-André, question d’impressionnisme, je procéderai, d’entrée de jeu, par petites touches. Ou, point par point, pour mimer les pointillistes.
Parce que le meilleur se garde traditionnellement pour la fin…
Les – : trop-plein de Normandie
1) L’espace : Rien à faire ! Le parcours des expositions temporaires est toujours aussi peu confortable. La cinquième salle se clôt en cul-de-sac. Demi-tour toute, à contre-courant des visiteurs qui peinent également à nous dépasser, pour découvrir les trois derniers volets de la manifestation.
2) La foule : Et du monde, il y en a ! Preuve de promiscuité ou de qualité ?
3) Le sujet : À force d’en manger, on ne sait plus à quelle sauce va nous être servi l’impressionnisme. Ici, le courant a été découpé en tranches géographiques. Que Renoir, Monet, Caillebotte passaient le plus clair de leur temps en Normandie, on le sait. En ce sens, le défi relevé par Jacquemart – pour les intimes – semble un peu faiblard. À croire que le commissariat s’est contenté de faire l’appel des peintres qui ont convergé à Cherbourg, Rouen, Honfleur… autant de villes qu’il y a de salles.
Les + : tremplin vers la Normandie
1) Le timing : L’intérêt de l’exposition tient surtout à son contexte. On ne pouvait rêver mieux pour ouvrir la troisième édition du festival Normandie Impressionniste. Plus besoin de contacter l’office de tourisme : se déploie sur les cimaises du musée Jacquemart-André l’itinéraire d’un potentiel road-trip dans le Nord-ouest français.
2) La sélection : Les thuriféraires de l’impressionnisme ainsi que les béotiens en art – pour renforcer le lexique antique – trouveront leur compte dans cet accrochage certes scolaire, mais clair. À des tableaux familiers, se conjuguent des œuvres inconnues. Les deux Renoir nodaux rayonnent de fraîcheur. Préférence toute personnelle pour les petits formats signés Morisot, amour de jeunesse.
3) Le lieu : Cette visite est aussi l’occasion de parcourir, pour la première ou la énième fois, le musée Jacquemart-André, cet hôtel particulier peuplé de grands maîtres. Botticelli ? Boucher ? Canaletto ? Donatello ? Titien ? Présent ! Présent ! Présent ! …
L’atelier en plein air. Les impressionnistes en Normandie, jusqu’au 25 juillet. Musée Jacquemart-André, Paris.