EXPOS-Josephine

Le Luco s’incline devant Joséphine

Joyeux anniversaire ! À l’occasion du bicentenaire de sa mort, le musée du Luxembourg fait de l’Impératrice sa star.

 

Joséphine qui ?

C’est la fête à Yeyette ! Ainsi surnommait-on, en Martinique, celle qui a poussé son dernier soupir le 29 mai 1914. Née aux Trois Ilets d’une famille de planteurs (en 1763), Marie Joseph (sic) Rose de Tascher de La Pagerie épouse à seize ans Alexandre de Beauharnais, dont elle aura deux enfants, Eugène et Hortense. Ses proches l’appellent par son deuxième prénom. Un prénom qui illustre sa passion pour les fleurs, mais que son second époux, Napoléon Bonaparte rejette de but en blanc. C’est donc en la rebaptisant comme son grand-père que l’ambitieux général fait entrer cette veuve de révolutionnaire dans l’Histoire. Son histoire à elle, le musée du Luxembourg la raconte tout en mettant l’accent sur ses passions, parmi lesquelles l’art. Entre Joséphine-reine et Joséphine-mécène, une mise en scène riche et élégante, à l’image de son égérie.

 

Une scénographie qui incarne les goûts de l’impératrice

Outre la botanique, la mode et les bijoux, Joséphine voue une passion pour l’art et la décoration. Tandis qu’elle accompagne Napoléon dans son ascension, le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) la propulse dans un cadre luxueux. Un cadre qu’elle contribue activement à agrémenter. Tributaire de l’étiquette royale dans ses résidences officielles, la jeune femme peut laisser libre-court à son inspiration quand il s’agit de meubler ses appartements privés. Sensible aux couleurs pastels, elle abhorre les rouges, verts et dorures qui règnent au Palais des Tuileries, à Paris. De même, la décoration du Château de Saint-Cloud lui semble trop chargée. C’est pourquoi elle choisit, sur les conseils de l’ébéniste Martin Éloi Lignereux, de l’orfèvre Martin-Guillaume Biennais, et du bronzier Pierre-Philippe Thomire, entre autres, des teintes pâles pour le Domaine de Malmaison. Un choix plutôt judicieux quand on sait que c’est là qu’elle finira ses jours. Conformément à cette douceur chromatique, le musée du Luxembourg a voulu épurer au maximum : les murs ont été peints dans des tons acidulés, et les salles limitées au nombre de deux. Un espace aéré qui permet au spectateur d’évoluer dans la direction qu’il souhaite, si bien que le parcours de l’exposition, a priori chronologique, en devient presque thématique.

Alain Pougetoux, conservateur en chef au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, décrit la collection de Joséphine.

 

Statue figurant l'Amour et Psyché commandée par Joséphine à Canova après en avoir vu une autre version

Statue figurant l’Amour et Psyché commandée par Joséphine à Canova après en avoir vu une autre version

Au cœur de tout, l’art. Forte de prises de guerre et de cadeaux, Joséphine se tourne très vite vers la peinture et la sculpture. À l’instigation de Vivant Denon, futur directeur du musée du Louvre, et de l’expert Constantin, l’impératrice acquiert des œuvres à la fois antiques et modernes. C’est l’une des rares à veiller à cet équilibre. Parmi ses favoris, des artistes suisses, tel Wolfgang Adam Toepffer, et des peintres troubadours, absents de l’exposition pour avoir été prêtés au musée des beaux-arts de Lyon. Sa collection grossit tellement qu’elle est obligée d’augmenter son salon de musique d’une galerie dont les murs arboraient jusqu’à trois rangées de toiles. Une disposition peu conventionnelle que reproduit à dessein le musée du Luxembourg. Sans compter les sculptures, les meubles, qu’elle accumule au fil des années, même celles qui ont suivi son divorce. Comme quoi il y a une vie après Napoléon Bonaparte !

 

Amaury Lefébure, commissaire général de l’exposition, évoque l’intérêt de l’impératrice pour le sculpteur Canova.

 

“Joséphine”, du 12 mars au 29 juin, au Musée du Luxembourg.

 

À VENIR : « Joséphine, la passion des fleurs et des oiseaux », du 2 avril au 30 juin, au Musée national des châteaux de Malmaison et Bois Préau.

 

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