Il trône majestueusement sur la place du Théâtre de l’Odéon. À deux pas du musée du Luxembourg, le restaurant La Méditerranée est le QG des sénateurs et des aficionados de peinture.
Comme son nom l’indique, on y mange essentiellement du poisson. La devise du chef : « faire des plats simples avec des produits frais ». Un objectif qui se vérifie dans l’assiette. Le bar et le turbotin qualifiés tous deux de « sauvages », les médaillons de lotte façon paella, le Saint-Pierre à la plancha et la daurade royale laquée au miel sur un lit de polenta confirment, sans exception, cette pêche incessante à la qualité. Plat signature : l’incontournable bouillabaisse qui donne l’impression, quand on la déguste, de respirer de l’iode à pleins poumons.
Terre et mer sans accrocs
La famille des viandes est tout aussi bien représentée. Entre un steak cru, un filet de bœuf grillé et des côtes d’agneau premières, le choix est moindre mais tout aussi osé. Trois plats classiques parfaitement maîtrisés. S’agissant du premier, tout le mérite revient à son assaisonnement ainsi qu’à son accompagnement. Marre des tartares épicés ; celui de La Méditerranée se révèle parfaitement dosé. Et les pommes de terres sautées servies dans une cassolette à part se passent de commentaire tant elles sont croustillantes et légères. L’explosion de saveurs ne s’arrête pas aux plats puisque la maison s’illustre aussi dans une série de desserts renversants. Pour maintenir le suspense, on ne citera que les glaces artisanales ardéchoises à déguster individuellement ou en communion avec d’autres parfums et textures.
Première salle (réservée aux habituées)
Un logo signé Cocteau
On le reconnaît à son son écriture houleuse. Le génie de Cocteau hante les lieux. En 1942, Jean Subrenat, le propriétaire de l’époque, demande à l’écrivain de créer l’emblème du restaurant. La requête engendre un visage flottant au-dessus d’une plage ensoleillée (bien que le dessin soit en noir et blanc). Un profil a priori grec que l’on identifie d’emblée au menu. Ainsi la Méditerranée est devenue le point de ralliement de l’intelligentsia parisienne d’après-guerre. De même aujourd’hui, politiciens, artistes, et journalistes viennent fréquemment s’adosser aux murs autrefois décorés par le peintre Christian Bérard. Du gratin, il y en a mais la discrétion du personnel est telle qu’il finit par se fondre dans le paysage. De fait, Arielle Dombasle, B.H.L., Élisabeth Quin, Roselyne Bachelot, « un Gars, une Fille », les lauréats du Prix Médicis (remis chaque année dans les salons privés, NDLR) finissent tous par passer inaperçus sous la voûte écrasante de ces larges fresques pastels ; car la cuisine et la déco ne sont-elles pas, au fond, les véritables stars de cette prestigieuse adresse ?
La Méditerranée
2, place de l’Odéon
75006 Paris
Tél : 01 43 26 02 30
Site : www.la-mediterranee.com/