Vitrine aussi léchée qu’alléchante de cet hôtel particulier du XVIIIème, ce salon de thé raffiné impose un détour justifié aux visiteurs du musée.
C’est la première chose que l’on aperçoit en montant l’allée pavée du Musée Jacquemart-André : une balustrade peuplée de moineaux. Derrière, se dessine la frêle silhouette de quelques tables en fer. Un design radicalement opposé au classicisme du décor intérieur.
Tea party !
Selon les pays anglophones, l’expression « tea time » désigne soit le déjeuner, soit le goûter. Les deux repas que couvre le salon de thé du musée Jacquemart-André. Un salon de thé que l’on dirait « à l’anglaise », s’il n’arborait des tapisseries françaises et un plafond signé Tieopolo. Les chaises bronze et rouge, les tentures assorties, les moulures haussmanniennes, le service en porcelaine estampillé des initiales J. A. sont autant d’éléments contribuant à l’élégance des lieux. Une élégance qui a un prix.
Une carte variable et variée
Pareil raffinement se retrouve dans l’assiette. Coûteuses, les portions n’en demeurent pas moins généreuses. Avec ses haricots verts croquants, sa tranche de foie gras sur toasts briochés, son chutney de figues, ses tomates cerises, et ses poires caramélisées, la salade Van Dyck vaut son pesant d’or (19,20 euros ! ). À cet amas de verdure se mêlent d’autres plats également équilibrés, de la quiche du jour, au carpaccio, en passant par des poissons frais. S’ensuit un chariot à desserts, inspiré des plus grandes pâtisseries parisiennes.
Au menu permanent répond la « carte spéciale expo », clin d’oeil à l’actualité du musée. Le bœuf sauté à la menthe servi en ce moment, par exemple, est une référence explicite à l’exposition « Désirs & Volupté à l’époque victorienne », laquelle a pris fin aujourd’hui-même. En mars, ce sera au tour de Fragonard et Watteau de prêter leur noms, si ce n’est à leurs chefs-d’œuvre, du moins à quelques hors-d’œuvre.
Emportés par la foule
Il ne faudrait pas croire qu’une entrée au musée garantit une place au café. Bien au contrainte ! Mieux vaut manger avant, qu’après une exposition. Une file d’attente monstrueuse attend les visiteurs qui pensaient naïvement pouvoir réserver. De même le weekend, il est conseillé d’arriver dès 10h30 pour être sûr de pouvoir profiter du brunch.
C’est le problème majeur au musée Jacquemart André : on se bouscule, à tous les niveaux. Aussi bien à l’étage des expositions temporaires, condensées en huit salles étriquées, qu’au rez-de-chaussée, devant et dans le salon de thé. Vive la terrasse ! Quant au jardin d’hiver, il est réservé aux grandes occasions. Il suffit d’inviter plus de quatre-vingt personnes à son mariage pour y accéder en sus de la salle à manger principale. « Je le veux ! »
Café Jacquemart-André
158 boulevard Haussmann, 75008, Paris
01 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com/fr/preparer-sa-visite/restaurant-le-cafe-jacquemart-andre
Ouvert du lundi au vendredi de 11h45 à 17h30 ; et de 11h à 15h, le samedi et le dimanche, pour le brunch. Ouverture en nocturne tous les lundis et samedis jusqu’à 19h (dernière admission 18h30).
L’accès au Café est indépendant de la visite du Musée.