Extension gastronomique du Palais de Tokyo, le restaurant Monsieur Bleu réserve, malgré les critiques qui le desservent, une très bonne surprise à qui daigne l’essayer.

 

Ma journée rêvée au Palais de Tokyo débuterait par un pique-nique sur son esplanade, suivi – comme c’est de coutume l’été – d’une pratique de lindy hop l’après-midi. En fin de journée, il s’agirait de visiter l’exposition du moment avant d’aller dîner au Monsieur Bleu. Ce planning devrait bien sûr coïncider avec le programme du Yoyo, la boîte de nuit, par intermittence, du musée.

Plat du jour

La vie étant tissée d’attente, j’ai tiré sur le fil, moins résistant qu’une corde, qui me prédestinait à la formule susmentionnée. Ce fil, je pourrai ensuite le raccrocher à mon patron initial, ou changer sa trajectoire en renonçant au projet complet. En d’autres termes, j’ai craqué.

Dorade aux artichauts, dans un bouillon délicieusement surprenant

Malgré le filtre hivernal pesant à l’extérieur (on vient de changer d’heure), la salle à manger jouit d’une rare luminosité. D’où le jeu sur les contrastes. Au marbre noir se conjuguent des pans de murs blancs entrelardés de bois blond, qui se marient avec le kaki de certaines banquettes. Les nuances de vert sont un écho à la végétation en passe de disparaître. Les courbes onctueuses du mobilier tempèrent la rigidité qui caractérise le design dans son ensemble. Le rectangle est roi, au Monsieur Bleu !

Grand café gourmand

On quitte la Tour Eiffel des yeux, droit devant, pour se pencher sur le menu. Le nombre de poissons est proportionnel à la sélection de viandes proposées. Si le mystère plane sur la plupart des accompagnements, on finit par accepter de se laisser surprendre. Souvent, ce que l’on prenait pour un assaisonnement se révèle une garniture. Les artichauts « à la barigoule » mariés la dorade ne consistent pas en quelques feuilles décoratives, mais bien en des légumes entiers, préparés avec autant de soin que la pièce de résistance.

Enfin !

Hormis quelques incontournables, du millefeuille vanille à la tarte aux quetsches “maison”, les glaces dominent la carte des desserts. Le café gourmand à ceci d’original qu’il se divise en deux. Quand le serveur dépose cette grande assiette de douceurs sur la table (les trois mignardises sont présentées sur un fin crumble), on croit à une erreur, d’autant plus que le café tarde à arriver.

Cap sur le musée !

Le souvenir de ce point noir, relatif au service, en invoque un autre : à changer le pain, peut-être y aurait-il tout à gagner. Il ne s’agit là que d’une suggestion, bien sûr.

 

Monsieur Bleu (Palais de Tokyo) 

20, avenue de New York, 75116

Tél.: 01 47 20 90 47

Site : www.monsieurbleu.com

Ouvert tous les jours de 12h à 14h30, puis de 19h à 23h30