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La Nuit des musées : entre toiles et étoiles

Dans le cadre de la Nuit des musées 2013, l’Orangerie et Orsay invitent la troupe de Myriam Gourfink à danser au milieu de leurs collections. Poétique.

“De la lenteur”. Tel pourrait être le titre du manifeste que cette danseuse hors pair n’a pas encore écrit. Un jour peut-être. En attendant, Myriam Gourfink continue ses recherches autour de la décomposition et de la recomposition progressives du mouvement. Étape par étape, millimètre par millimètre. Forte de ses anciens postes à l’Ircam et au ministère de la Culture et de la Communication, cette artiste propose aujourd’hui “Chemins de traverse”, un enchaînement dont la grâce contribuera, le temps d’une nuit, à mettre en valeur quelques oeuvres des deux plus grands musées impressionnistes de Paris.

Danse avec les statues

Le musée d’Orsay d’abord, qui, pour la Nuit des musées 2013, se transforme en piste de danse. Pendant deux heures, sept membres de la compagnie Myriam Gourfink déambuleront entre peintures et sculptures. À l’affiche : deux danseurs postés tout au bout de la nef, devant la maquette de l’Opéra et La danse de Jean-Baptiste Carpeaux. Un autre couple animera l’allée centrale du rez-de-chaussée, tandis qu’un trio se confondra en flexions et extensions dans la salle des grands formats académiques, parmi lesquels Les Romains de la décadence de Thomas Couture, La source de Jean-Auguste-Dominique Ingres et La chasse aux lions d’Eugène Delacroix. En toile de fond de ce spectacle inédit, des morceaux de musique indienne interprétés par le célèbre sitariste français Nicolas Delaigue.

Spectacle aquatique

Parallèlement, à l’Orangerie, on retrouvera Myriam Gourfink et deux de ses danseuses dans une chorégraphie inspirée des Nymphéas de Claude Monet. La correspondance la plus flagrante s’opère dans les costumes, tachés à la manière des impressionnistes. Au coeur de cette prestation, un travail sur le souffle évoquant les caresses d’un vent frais à la surface de l’eau. Une image rassurante à même de conjurer mauvais rêves et angoisses nocturnes. On dit de la musique qu’elle adoucit les moeurs, il en va de même des arts visuels, surtout lorsque ceux-ci unissent leurs forces.

“Chemins de Traverses”, samedi 18 mai, de 21 à 23h, au Musée d’Orsay ; et de 19h à 21h , au Musée de l’Orangerie (salle des Nymphéas)

LePoint