Après les expositions consacrées à Jeanne d’Arc et les Dragons, la forteresse royale de Chinon se tourne à présent vers l’Ordre des Templiers.
Qui ? L’exposition évoque la destinée tragique des Templiers, moines-soldats chargés d’escorter les pèlerins désireux de se rendre à Jérusalem. On les reconnaît à leur robe marquée d’une croix grecque rouge. Appelée bossant, cette tenue oscillait entre le noir, pour les chapelains (prêtres), et le blanc pour belligérants (chevaliers).
Quand ? L’ordre est né en 1129, lors du concile de Troyes. Placé sous la protection du Pape, il est dissout en 1307 par le roi de France Philippe Bel, qui en dénonce les pratiques soi-disant hérétiques.
Où ? Aux commanderies occidentales, ces exploitations agricoles doublées de centres d’entraînement en pleine campagne, répondent les campements itinérants orientaux suivant les pèlerins jusqu’en Terre sainte. Cette transition entre l’Ouest et l’Est, l’exposition de Chinon essaie de la recréer.
Comment ? En divisant son parcours en trois parties : à un portrait des dignitaires, succèdent des explications quant au mystère qui les auréole, un mystère en partie lié à leurs excursions à Jérusalem. « La Tour de l’Horloge est en quelque sorte un tremplin vers l’Orient », affirme la commissaire d’exposition Marie-Ève Scheffer. Quant au donjon du Coudray, il concentre l’évocation de leur procès.
Pourquoi ? Parce que c’est dans cette tour que furent emprisonnés les membres de l’Ordre, là qu’ils confessèrent avoir craché sur la Croix, tous sauf le maître Jacques de Molay qui finit par rétracter ses aveux. Témoin de cet épisode templier, Chinon était donc l’endroit idéal pour organiser pareille manifestation.
Point fort de l’exposition : son interactivité. À chaque étape, le visiteur est amené à se mettre dans la peau d’un Templier, soit en répondant à une inquisition fictive, en essayant un bossant, ou voyant se tourner les pages d’un livre dit « magique »… Ludique et instructif !
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Temps fort du circuit traditionnel des Châteaux de la Loire, la forteresse royale de Chinon domine la ville du même nom et une rivière appelée la Vienne.
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Dans la première salle, des cartels pavoisant aux couleurs des Templiers, censés apporter un éclairage point par point sur leur quotidien.
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En réalité, chaque panneau se présente sous la forme d’un livre ouvert où chaque visiteur puiserait un savoir en devenir.
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À gauche, la projection d’une chapelle issue d’une commanderie templière.
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C’est dans ce parchemin, vieux de sept siècles, que les dignitaires avouent avoir craché sur la croix, entre autres fautes, en échange de leur absolution. Exhumé en 2001 par la chercheuse italienne Barbara Frale, ce document est montré pour la première fois aux musées capitolins dans le cadre de “Lux in arcana, les archives secrètes du Vatican révélées” (du 29 février au 9 septembre 2012). Conservé dans les réserves du Vatican, il est reproduit en 800 fac similés dont un acquis en 2008 par le Conseil général d’Indre-et-Loire pour un millier d’euros.
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On ne manque pas d’être impressionné par la régularité des traits. “De vraies machines à écrire”, les copistes de l’époque !
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Kafka ne semble pas si loin tant il paraît absurde de répondre aux questions posées aux Templiers lors de leur procès. Attention c’est souvent quand on croit avoir trouvé la bonne réponse que l’on fini condamné à mort !
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Que faire ?
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Il suffisait de nier, bien sûr !
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En s’acheminant vers la Tour de l’Horloge…
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La tour porte bien son nom puisqu’elle renferme la cloche que l’on entend résonner toutes les heures à travers le domaine.
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C’est dans la tour du Coudray qu’ont été écroués la plupart des Templiers.
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De nombreux graffiti arborent les murs du donjon du Coudray. Ici, un homme en buste et de profil regarde une forme oblongue rayonnante. S’agit-il du coeur de Jésus, symbole de l’amour divin ?
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Parmi ces graffiti, remarqués par l’historien D. de Cougny, il y a qui ne seraient pas des Templiers, mais d’un fou. Le trublion se serait enfermé dans les sous-sol de la tour du Coudray pour y graver un certain nombre de motifs et de lettres.
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Châteaux privés, hôtels particuliers… le donjon du Coudray offre une vue à 360° sur les toits de la ville…
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… et le domaine.
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L’Echauguette sert à partir de mai des spécialités tourangelles sur lesquelles on ne saurait faire l’impasse.
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Sous le regard bienveillant de Templiers en carton. Après les pèlerins, ce sont les visiteurs qu’ils semblent protéger aujourd’hui.
« Templiers », du 19 avril au 31 décembre, Forteresse royale de Chinon.
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